BIENVENUE SUR LE SITE FREDERIC BENRATH

     Le site consacré à Frédéric Benrath et à son oeuvre vient d'être complètement rénové. Comme l'ancien, il présente un grand nombre d'oeuvres couvrant les différentes périodes de sa vie, la liste complète de ses expositions, une biographie détaillée et différentes informations sur l'association des Amis de Frédéric Benrath qui s'attache à promouvoir son oeuvre. Mais la présentation a été revue, avec un design plus lisible et plus contemporain. Et il a été adapté pour les consultations sur tablette et sur téléphone portable. Nous espérons ainsi faciliter davantage encore l'approche d'une oeuvre insuffisamment reconnue.

 

 L'INTENSE ET L'ESPACE 

     Né Philippe Gérard, Frédéric Benrath adopte ce pseudonyme à 24 ans, à l'aube de sa carrière de peintre abstrait, en signe de grande proximité avec le romantisme allemand. Sa peinture reste fidèle à l'abstraction tout au long de sa vie. Elle évolue d'un style intense, tourmenté, dramatique vers une peinture plus maitrisée, de plus en plus dépouillée, parvenant à la limite du monochrome vers la fin. Ce parcours témoigne d'une incessante interrogation sur la peinture, sur ses pouvoirs d'évocation et, par delà le déploiement des couleurs, d'une quête de la lumière, de sa montée dans l'espace du tableau, des innombrables modalités de sa présence.

SUR UN TABLEAU DE BENRATH...

Libre Propos
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Fleurissent pour qui voyage, les routes dans l'ouvert, Huile sur toile, 162 x 114 cm, 1986.


Comme sur un bateau, la ligne d'horizon n'est pas toujours à la même hauteur, il arrive qu'une seule toile présente deux lignes d'horizon... Ces horizontales fortes s'affrontent à la dilution de l'ensemble.
S'il est question ici de l'Ouvert, l'Ouvert, comme chez ses poètes (Hölderlin, Rilke, Héraclite), se dit dans un logos qui est imposition et position des limites. Pas de volatilisation de l'espace, pas de subtilisation mais un jeu avec les limites et les nuances : "entre je ne sais quoi et presque rien".

Certains mystiques ont procédé de la sorte, par évitement du sens, évidement du visible et du dicible. Que Benrath soit un mystique, mais sans Dieu, ne fait aucun doute : contemplatif de la couleur et de l'espace, comme dans la pensée apophatique, au firmament de la négativité. Une telle dialectique est productrice d'images, de lignes d'ombre, de pathos inédits :

- Fleurissent pour qui voyage, les routes dans l'ouvert.

 

Jean-Noël Vuarnet Frédéric Benrath - Deus sive Natura, Paris, Les Editions de l'Amateur, 1993.